Non-Lieu

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Qu'est-ce que le centre culturel virtuel "Non-lieu" ?

Où exposer ? Où présenter ses créations ? Comment accéder à une vraie visibilité ?

 

M’étant frottée à ces difficultés, j’ai voulu prendre le problème à bras le corps et aller m’y confronter à la source. C’est pour cela que je me suis lancée dans la diffusion de spectacles. 

Le discours est partout le même : aujourd’hui, il y a urgence à inventer un mode de production différent de tout ce que nous avons connu jusqu’à présent. 

Les conditions politiques et économiques qui touchent la création artistique ne peuvent plus convenir à notre monde contemporain. Trop d’artistes pour la demande, pour l’enveloppe budgétaire du pays, pour l’espace de diffusion…


C’est avec ces aberrations en tête que je me suis intéressée de près au seul endroit où la présence du public est exponentielle, où un espace infini est disponible, où l’on ne nous fermera pas la porte car nous entrons sans frapper : le net.


La solution alternative tant recherchée, beaucoup ont déjà commencé à l’exploiter. Un bon nombre des grandes institutions développent leurs musées virtuels en ligne depuis les années 90. 

Bien plus qu’un simple site internet, en proposant des expositions immersives grâce à la réalité augmentée, le propriétaire de ces plateformes pare aux arguments des plus réfractaires. La sensation d’aller au musée, le plaisir d’entrer dans un temple réservé à l’art, le besoin pour certains de se rendre dans un lieu coupé du monde où s’évader… tout y est retrouvé. Le lieu architectural, la déambulation à 360°, le hasard de la découverte en empruntant cette galerie plutôt qu’une autre, sont reconstitués comme si on y était. 


Cette démarche ludique et offrant de multiples possibilités n’a pas pour seul but de servir les fainéants ou les peureux qui craignent de perdre leur temps en allant une après-midi entière rencontrer un artiste, sans pouvoir zapper en cas de mécontentement. Au contraire, cela permet d’ouvrir l’appétit, la curiosité, du visiteur, qui aiguisera sa connaissance et créera son rapport intime aux oeuvres.

En ce qui me concerne, mon regard se tourne d’avantage vers l’usage que peut en faire l’artiste à titre individuel. Ce nouveau moyen de visibilité est-il forcément réservé aux grandes institutions qui peuvent accéder à des outils informatiques coûteux et faire appel à des webmasters sur-expérimentés pour construire ces logiciels interactifs ?

J’espère que non, et ma recherche tentera de le prouver. 


De très nombreuses applications existent aujourd’hui en téléchargement libre (ex : sketchup pour la modélisation 3D, google books pour la consultation des auteurs, street view pour les géolocalisations, etc.)  et permettraient, une fois réunies, de créer sa propre maison culturelle virtuelle consultable en ligne. Si je parvenais à mettre en place un modèle de plateforme où seule l’intégration des données resterait à faire selon les besoins, les envies et les créations des artistes, je pourrais rendre l’outil accessible aux utilisateurs à moindre coût.


De plus, afin de rendre le produit plus attractif qu’un site, j’aimerais réfléchir à la manière d’ouvrir le projet à tous les arts vivants et non pas seulement aux arts-plastiques. Il s’agirait de passer de la présentation 2D en exploration 3D.

En combinant les possibilités de soundcloud pour la musique, de youtube pour la vidéo, des podcasts en général, de Photosynth pour présenter des installations en 3D, et toutes sortes d’applications encore nombreuses, la plateforme virtuelle pourra ouvrir ses portes aux danseurs, musiciens, acteurs, plasticiens, vidéastes, auteurs, photographes, architectes… sans limitation. 


Il ne s’agirait donc plus d’un site basique mais d’un véritable centre culturel pouvant réunir des collectifs, des artistes associés, des invités ponctuels, des matières diverses et variées, au gré des rencontres des artistes voulant partager leur plateforme avec leurs collègues.

Des possibilités s’offrent à nous. c’est avec impatience et gourmandise que j’aimerais me lancer dans cette recherche de longue haleine ! Je souhaite réinventer l’accès et la diffusion de l’art avec mon « NON-LIEU ».


Marguerite Topiol, initiatrice d'un projet en construction